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Association CLUB ADLIS - Rencontres littéraires berbères

17 juin 2013

« Tamurt n Ilfawn » ou le pays des sangliers, nouveau roman de Mohamed Akounad

Pour l’un des piliers de la littérature amazighe écrite moderne, si ce n’est son initiateur, rien ne vaut le raffinement du verbe et la recherche du sens.

A travers ses nombreux romans, on décèle un acharnement dans la recherche des expressions les plus profondes et des sens les plus recherchés. Un travail d’orfèvre digne des moments les plus envoutants de la littérature mondiale. Telle l’huile d’argan, il faut besogner pour pouvoir la savourer, chaque paragraphe du roman de Mohamed Akounad demande méditation et prospection.

Tamurt n Ilfawn


Après « Ijdign n Tidi », « Tawargit d Imikk » voici venir le temps de « Tamurt n Ilfawn » ou le pays des sangliers. L’histoire part d’un fait réel à savoir la politique de l’arbitraire de l’état marocain qui consiste à peupler le pays de ses bêtes brouillantes qui sèment la désolation dans les champs et font fuir les populations. ‘’Les bœuf ou les invités du makhzen’’ comme les nommait l’Amghar du village d’Aruku ou se déroulent les événements du livre. L’histoire n’est pas sans rappeler la chamelle de Saleh, décrite dans les livres saints, animal sacré qu’il convient d’honorer sous peine de malédiction. Comme dans les livres, les habitants n’ont pas idolâtré les encombrants invités de l’état, certains ont même osé se nourrir de leur chair pourtant prohibée pour les musulmans. C’est ainsi que la malédiction est tombée sur le village d’Aruku.
Les hommes aussi peuvent devenir des sangliers. Il suffit pour cela qu’ils s’abreuvent d’idéologies destructrices. C’est ce qui est arrivé à Lahcen qui était à l’avant-garde pour dénoncer l’arrivée des marcassins. Condamnée pour avoir tué et mangé un des invités du makhzen, il ressort de prison avec des idées de sangliers, inculquées par des codétenus rompus à l’idiologie islamiste salafiste.  De retour parmi les siens, il complète l’œuvre destructrice des quadrupèdes.
En vrai analyste de la société, Mohamed Akounad nous décrit l’arbitraire et ses ravages, ainsi que le mépris qu’éprouvent les plus forts pour les petit gens. Il dresse un tableau de la société de la montagne qui malgré son prétendu isolement n’est pas épargnée par ravages de l’arbitraire des autorités ni par l’incursion des charlatans de l’idéologie obscurantiste et rétrograde.
 

 

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5 avril 2013

« Ismdal n tmagit » : Le nouveau né de Brahim Lasri

Loin des sentiers battus, Brahim Lasri trace son chemin à travers la littérature d’expression amazighe. Il représente une spécificité dans la thématique, dans le langage et le lexique, dans l’espace et dans le temps. Les moralisateurs en auront pour leurs frais. Le franc-parler est crument réaliste comme l’histoire. Ce qui peut en choquer plus d’un. Quand on lui pose la question sur le pourquoi de cette acharnement sur la langue et les mots, il répond que ce n’est pas à lui d’inventer la langue, ni les mots de ses personnages. Ils parlent comme le contexte le leurs impose. La taverne et le bordel ne sont pas un lieu de raffinement linguistique, ni de douceur de mœurs.

ismdal n tmagit de Brahim Laasri

Brahim Lasri, n’hésite pas à mettre les mains, sans gants, dans les souillures et les sentiers ténébreux du monde de la nuit, de la déchéance et la versatilité économique et sociale. Ses personnages sont des hommes, des femmes déchirés par la réalité de leur vie, toujours à la recherche de repaires identitaires ou en train de les fuir.

Le nouveau né de Brahim Laasri « Ismdal n tmagit » raconte l’histoire de Samuel, enfant rescapé du séisme de 1960 qui à ravagé la ville Agadir. De sa famille n’a survécu qu’une cousine et un oncle paternel. Elevé par un couple suisse qui l’a recueilli, il décide, à sa majorité, de retourner chercher les siens. Un parcours chaotique qui le mènera à faire des études de géologie, pour justement comprendre la terre et ses caprices. Il apprend aussi l’arabe classique à la fac, pensant que c’était la langue des siens.

 

Arrivé à Agadir, beaucoup de ses illusions vont vite se dissiper en découvrant la ville et ses gens, tant sublimés par ses parents adoptifs et par lui-même. Dans sa quête du restant de sa famille, il nous brosse un portrait de la société marocaine, celle du paradoxe entre l’être et le paraitre, celle du déchirement entre l’hypocrisie du conservatisme religieux et les impératifs de la vie moderne. Il décrit la vie des prostituées et la vie nocturne.

 

Sur le roman plane le spectre de Mohamed Khair-Eddine et de son œuvre, cité dans l’avant dernier chapitre. Si l’auteur de « Ijawan n Tayri » revendique une autonomie et un style bien à lui, on retrouve néanmoins beaucoup de thématiques fondamentales de la littérature amazighe. La nostalgie et le rêve de tout expatrié de retrouver sa terre natale comme il l’a toujours mythifiée et la fuite vers la montagne, seule refuge face à la modernité abâtardissante et corrompue. Après de multiples pérégrinations, Samuel devenu Mohamed, son prénom de naissance, décide de toute abandonner, y compris sa cousine convertie à l’islam wahabite, sous l’influence de sa copine, ex-prostituée, marié à un riche saoudien. Il s’en va dans le village natal de ses parents, reprendre le flambeau de ses ancêtres fidèles à la sacralité de la terre.

 
« Kullu mad ittmussun, ar ittngiri d wakal tzdart ad t tzznzt, inna izdin d wakal ngh imghi yut s izuran ar allagh n wakal, hann rad k tut tagat ight tzznzit » disait l’oncle dans son testament à Mohamed.

Tout ce qui bouge et se sépare de la terre peut être vendu. Tout ce qui a les racines bien enfoncées dans le sol, ainsi que le sol lui-même ne sont pas monnayables.

Ouchtaine Mohamed

2 janvier 2012

Fin de Club Adlis

L'association Club Adlis met fin à ses activités. Nous sommes malheureusement plus assez pour organiser et gérer les activités littéraires de l'association.

Ce blog, et le travail que nous y avons fait, reste néanmoins accessibles et à la disposition de tous.

Nous espérons que la relève pourra être prise par d'autres associations (certaines ont déjà vu le jour au Maroc...) ou des initiatives collectives.

27 octobre 2011

Transmission de la langue berbère à l'heure actuelle

Les langues berbères (ou les variantes berbères) sont, en France métropolitaine, unes de 10 langues les plus parlées en France par la population immigrée et leurs descendance. C'est ce que nous apprend l'étude faite et synthétisé par Alexandra Filhon sur un échantillon de la population.

Proportionnellement, les berbères marocains transmettent moins leur langue que les kabyles. La prise de conscience du patrimoine linguistique est moindre chez les berbères marocains que chez les kabyles, c'est que révèle notamment cette étude.

On y apprend également que seulement la moitié des berbérophones en France transmettentle berbère à leurs enfants, contre 3/4 pour les arabophones. Patrimoine qui a plus de change d'être transmis d'ailleurs si c'est la femme (mère) qui est berbère.

"Parler berbère en famille : une revendication identitaire" est une étude parue en 2007 sur la transmission de la langue berbère (dans sa généralité) en France parmi les populations immigrées. Cette étude, forte intéressante, compare l'héritage linguistique transmis en Algérie, Maroc et Tunisie par les berberophones en comparant avec les arabophones, puis  également en France (après l'émigration).

Alexandra Filhon, l'auteure de la recherche et de ce document de synthèse, est  Maître de conférences au CNRS (Université de Paris X).

FILHON, Alexandra. Parler berbère en famille : une revendication identitaire. Revue européenne des migrations internationales [en ligne], vol. 3 - N°1 - 2007, mis en ligne le 30 juin 2010. URL : http://remi.revues.org/3651 DOI en cours d'attribution.

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« En France, lorsqu'on aborde la question des migrations internationales, on regroupe souvent en un bloc l'immigration dite maghrébine ou nord africaine. [...]
Or, si actuellement l'arabe est la langue d'immigration la plus parlée en France (Héran, Filhon et Déprez, 2002) le berbère fait également partie des dix langues les plus usitées en métropole, ce qui est beaucoup moins connu. »

 « Globalement, avant la migration [note du Club Adlis : des parents vers la France] la transmission est à 80% en faveur de l'arabe et à 20% en faveur du berbère. »

 « En effet, dans l’ensemble moins de deux personnes sur cinq ont déclaré une transmission familiale exclusivement en berbère contre trois sur cinq pour un usage exclusif en arabe. »

 « Après la migration, près des trois quarts des arabophones ont retransmis leur langue natale à leurs enfants mais seulement environ la moitié des berbérophones. »

25 octobre 2011

Recherche bénévoles

Nous recherchons actuellement des bénévoles pour nous soutenir dans nos actions et activités.

 Vous voulez vous cultiver davantage sur l'histoire et le patrimoine berbère/d'Afrique du Nord ? Vous vous intéressez à la littérature et souhaitez vous ouvrir à d'autres horizons ? Vous souhaitez participer à faire connaitre la littérature berbère en France ? Venez nous rejoindre !

N'hésitez pas à nous contacter.

Nous avons besoin de bras et de têtes.

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25 octobre 2011

Compte facebook

Vous pouvez désormais nous suivre sur notre compte facebook et nous suivre en ligne : http://www.facebook.com/clubadlis

Nous y mettons des citations d'auteurs, des références de livres, et autres petites actualités.

 

N'hésitez pas à nous rejoindre.

 

13 octobre 2011

Origine des Egyptiens

« Qu'elle est l'origine des Egyptiens qui ont élaboré la civilisation pharaonique ? La question passionne les scientifiques. En étudiant les vestiges humains […] ils ont montré que les populations de la Basse-Egypte s’apparentent à celle du Maghreb. Les populations de Haute-Egypte sont, elles, proches de celles de la Nubie. Mais la différence n’est pas tranche, elle se fait graduellement. » (page 46).

 MARUEJOL, Florence. L’Egypte ancienne pour les nuls. Paris : ED. Générales First, 2006. 389 p. ISBN 2-7540-0256-1

19 septembre 2011

Thé de la rentrée / Rencontre avec Club Adlis

 SDC11290Nous organisons un Thé de la rentrée, le samedi 01 Octobre à Paris.  Il s'agit d'une rencontre pour présenter notre association Club Adlis et échanger autour d'un thé de l'amitié.

Ce sera l'occasion de faire connaissance avec notre association, de vous présenter nos activités à venir et surtout d'échanger sur la littérature berbère dans un cadre convivial.
 
imagesCe "Thé de la rentrée" se déroulera le samedi 01 octobre à partir de 14h00

à la Maison des associations et du Combattant du 19ème

20 rue Edouard Pailleron, 75019 Paris.

 

N'hésitez pas à nous contacter pour toute information complémentaire.

Invitation___la_rencontre_Club_Adlis_du_01_octobre_2011_1

9 septembre 2011

Club Adlis présent au Forum des association (75019)

Nous serons présents pour présenter notre association et ses activités, lors du Forum des associations organisée par la Mairie du 19ème arrondissement. Ce forum se déroulera le samedi 10 octobre de 11h00 à 17h00, devant la Mairie du 19ème arrondissement : 5-7 place Armand Carrel, 75019 Paris.

 

N'hésitez pas à venir nombreux !

21 juin 2011

Bientot de retour

L'association Club Adlis reprend ses activites littéraires à Paris pour la rentrée de septembre 2011.

Le programme sera bientot sur ce site.

N'hésitez pas à nous écrire si vous souhaitez nous aider et intégrer notre équipe ou pour toute information complémentaire.

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